Découvrir les nations autochtones à Montréal
Pour partir à la découverte des nations autochtones, Montréal propose une foule d’activités. L’exploration des diverses cultures et traditions vous permettra de connaître l’art, l’artisanat, les langues et l’histoire de ces Premiers Peuples. Voici une liste des expériences à ne pas manquer.
Culture
Premier centre d’art autochtone autogéré à Montréal, daphne se consacre à la promotion d’artistes autochtones émergents, établis ou chevronnés par le biais d’expositions, d’ateliers, de résidences et de commissariat d’exposition. C’est aussi un espace communautaire où découvrir un art autochtone contemporain qui incite aux échanges significatifs entre peuples autochtones et allochtones.
La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) est un événement récurrent ayant pour mandat de reconnaître et de soutenir l’art et les artistes contemporains autochtones. Un thème précis chapeaute chaque nouvelle édition. La Biennale a été recommandé comme un des événements à ne pas manquer lors d'une visite au Québec dans le "The 24 Best Places to Go in 2024" par Condé Nast Traveler.
Ces lieux et institutions prennent régulièrement part à la BACA : La Guilde, Art Mûr, le Musée McCord Stewart, Quai 5160 – Maison de la culture de Verdun, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, le DRAC, le Musée régional de Rimouski, la Galerie d'art Stewart Hall et Expression, le centre d’exposition de Saint-Hyacinthe.
Le Musée des beaux-arts de Montréal possède une importante collection d’art inuit et des Premiers Peuples. Des expositions thématiques les mettent régulièrement en valeur.
Depuis quelques années déjà, le Musée McCord Stewart a entrepris un processus d’autochtonisation de son institution avec pour objectif d’accroître la visibilité de ses collections autochtones tant aux communautés autochtones qu’au grand public. L’exposition permanente du musée, Voix autochtones d’aujourd’hui : savoir, trauma, résilience, comprend par ailleurs une centaine d’objets de la collection Cultures autochtones du musée et plus de 80 témoignages émouvants de membres des 11 nations autochtones québécoises. Ce tour d’horizon permet de mettre en lumière le savoir méconnu des peuples autochtones québécois et canadiens.
L’Espace Culturel des Productions Feux Sacrés, situé dans le Vieux-Montréal, est une centre culturel qui se consacre à la diffusion des arts, et à la promotion des artistes et des cultures des nations autochtones canadiennes. Assurez-vous de visiter Ashukan 2.0, leur boutique en ligne!
La galerie d’art Images Boréales présente de l’art inuit et représente près de 200 artistes inuits venant des quatre coins du Nunavut. En plus de travailler avec de jeunes artistes émergents et de favoriser le développement de leur carrière, la galerie présente également des œuvres d’artistes issus de différentes communautés autochtones, notamment les Dénés, les Haïdas, les Salishs de la côte et les Ojibwés.
Depuis plus de 40 ans, la Galerie Le Chariot se consacre à l’art inuit, jouissant d’une réputation internationale grâce à son imposante sélection de sculptures inuites, qui compte plus de 2 000 œuvres d’art exposées en permanence.
Wachiya est une boutique spécialisée dans les produits d’art et d’artisanat cris provenant d’Eeyou Istchee, le plus grand territoire traditionnel du peuple cri, situé dans le nord du Québec. Chaque pièce est unique et représente l’expérience et l’expertise de l’artiste.
La cité d’archéologie et d’histoire Pointe-à-Callière, dans le Vieux-Montréal, souligne la vision et les valeurs des Premières Nations en les ayant intégrées à la nouvelle mouture de son exposition phare, Montréal au cœur des échanges. Le rôle essentiel des traditions orales et du patrimoine immatériel dans les communautés autochtones a inspiré l’installation interactive « Mémoires ancestrales de l’île ». Les histoires originales incluses dans l’installation racontent le mode de vie des peuples autochtones d’hier et d’aujourd’hui et donnent aux visiteurs et visiteuses l’occasion de se familiariser avec les langues de diverses communautés autochtones et de s’imprégner dans l’esprit des lieux.
Ondinnok, basée à Montréal, est la première compagnie de théâtre autochtone de langue française au Canada. Elle a été fondée en 1985 pour créer un théâtre enraciné dans les valeurs ancestrales et pour donner une voix aux peuples autochtones et une juste représentation de leur art.
La Maison des Premiers Peuples de l’Université McGill (First People’s House) accueille une série d’événements et d’activités, notamment un pow-wow annuel en septembre, des ateliers hebdomadaires de perlage avec des artistes locaux et des festins qui favorisent les liens entre les membres de la communauté.
Plusieurs murales qui embellissent les espaces publics de Montréal rendent hommage à des artistes autochtones, dont Hommage à Alanis Obomsawin, réalisée par l’artiste atikamekw Meky Ottawa. Cette fresque célèbre l’engagement de toute une vie d’Alanis Obomsawin dans la défense des intérêts des Premières Nations, en particulier les droits et l’éducation des enfants autochtones.
Qanuqtuurinq est une peinture murale créée par cinq jeunes artistes inuits et deux artistes de Toronto, qui vise à créer des échanges entre les villes canadiennes et les communautés autochtones et à permettre aux jeunes artistes autochtones de prospérer.
En 2017, Shanna Strauss, une artiste américaine d’origine tanzanienne vivant à Montréal, a réalisé une murale représentant les militantes mohawks Ellen Gabriel et Mary Two Axe Earley dans le parc des Hommes-Forts, dans l’arrondissement du Sud-Ouest. Strauss a créé cette fresque pour montrer sa solidarité avec les femmes mohawks qui ont lutté contre la violence coloniale et se sont battues pour la reconnaissance des droits des femmes autochtones.
Dans l’attente... while waiting est une sculpture de l’artiste Nadia Myre, d’origine algonquine et membre de la nation anishnabeg Kitigan Zibi. La sculpture en béton et en bronze est basée sur une reproduction du traité de la Grande Paix de Montréal et représente les effigies totémiques utilisées comme signatures par les représentants des Premières Nations.
Générations, une murale peinte par l’artiste montréalais Gene Pendon pendant le Festival Présence Autochtone en 2014, rend hommage aux femmes innues du Grand Nord, qui luttent pour le respect et la préservation de leur riche patrimoine historique, humain, culturel et naturel. Gene Pendon a travaillé avec les communautés autochtones du Nunavut et a créé cette murale pour rendre hommage à leur combat de longue haleine.
Véritable point de repère sur l’île Notre-Dame, le totem Kwakiutl est une commande faite à l’artiste Henry Hunt pour l’Expo 67. Il symbolise l’unité entre les différentes communautés Kwakwaka'wakw de la côte nord-ouest du Pacifique.
Mois national de l’histoire autochtone
C’est en juin que l’on commémore le Mois national de l’histoire autochtone. Pour célébrer la culture des Premiers Peuples, de nombreuses activités sont organisées par Terres en vues, l’organisme à l’origine du festival Présence autochtone.
Pour l’occasion, la Cinémathèque québécoise a l’habitude de présenter des programmations spéciales qui explorent l’héritage des Premières Nations.
La Grande Bibliothèque participe aussi à l’événement en mettant à l’affiche des musiciens et musiciennes, conteurs et conteuses, cinéastes et autres génies créatifs autochtones.
Festival international Présence autochtone
Chaque année en été, le Festival international Présence autochtone est la vitrine de la créativité autochtone de l’île de la Tortue (l’Amérique du Nord) et du monde entier. Les festivaliers peuvent s’attendre à une grande variété de spectacles et d’événements, à plusieurs expositions, à des projections de courts et de longs métrages ainsi qu’à des concerts.
Beautés naturelles
Au Jardin botanique de Montréal, le Jardin des Premières-Nations illustre les rapports étroits que les Premières Nations et les Inuits ont toujours entretenus avec le territoire et la nature. Il abrite plus de 300 espèces végétales et a été l’aboutissement de trois années d’efforts. Ce jardin d’une superficie de 2,5 hectares a été inauguré en 2001.
Le mont Royal (la « montagne », comme la surnomment affectueusement les Montréalais et Montréalaises) offre de splendides panoramas sur la ville. En 2017, un de ses trois sommets a été rebaptisé Tiohtià:ke Otsira’kéhne (« lieu du grand feu ») afin de commémorer l’héritage de la nation Kanien’kehá:ka (Mohawk), qui l’utilisait comme balise lumineuse. On y grimpe à pied ou en voiture pour profiter de la vue.
À boire et à manger
Le Café de la Maison ronde, l’unique café autochtone de Montréal, sert un mélange du torréfacteur autochtone Mocassin Joe et une sélection de petits plats, dont de la bannique sucrée et des tacos autochtones. Il a pour mission de favoriser la mixité sociale et l’autonomisation des Autochtones.
Mocassin Joe, un artisan torréfacteur Kanien’kehá:ka très en vue de la communauté de Kanesatake, est l’endroit idéal pour faire des emplettes, entre café et gourmandises salées et sucrées. Dans les parages, la ferme Skywatcher Alpaca vaut aussi le détour.
MIHKU Chocolats et gourmandises propose une sélection exquise de chocolats fins, de tablettes, de chocolats chauds et de friandises inspirés par les saveurs uniques des espèces indigènes, en particulier ceux du territoire boréal. Les créations sont profondément ancrées dans l’héritage de la chocolatière Marianne Chevalier, membre de la nation Wolastoqiyik Wahsipekuk. À Montréal, vous pouvez vous procurer les délices de MIHKU aux boutiques d’Espace pour la vie (Jardin botanique, Biodôme et Planétarium), à l’épicerie fine Racines Boréales (4317, rue Ontario Est) et à la boutique Tah-Dah! (marché Jean-Talon).
YUL - Aéroport international Montréal-Trudeau
En été 2024, YUL Aéroport international Montréal-Trudeau a dévoilé son premier espace présentant les 11 nations autochtones du Québec. Cette initiative vise à créer un lien significatif entre les visiteurs et visiteuses de la ville et les communautés autochtones, et à présenter les cultures et l’offre touristiques des peuples autochtones de la province.
Palais des congrès de Montréal
L’espace QUÉBEC AUTOCHTONE, du Palais des congrès de Montréal, propose quelque 200 expériences célébrant le patrimoine vivant des Premières Nations et des Inuits. Configurée en forme de cercle, cette aire est entourée d’une étonnante structure de perches de bois fabriquée par le concepteur-artisan innu Serge Ashini Goupil. Le Hall Viger, quant à lui, est surplombé par une réplique de 12 mètres (40 pieds) de long d’une ceinture wampum traditionnelle fabriquée à partir de perles de coquillages marins, qui symbolise la paix et la fraternité entre les peuples. Ce lieu d’accueil convivial accueille des visiteurs et visiteuses du monde entier, favorisant ainsi les contacts et les échanges culturels.
Un hommage aux peuples iroquoiens
Les fouilles archéologiques menées entre 2016 et 2019 sur les rues Sherbrooke et Peel ont révélé un village iroquoien du 14e siècle. Cette découverte majeure est à l’origine du parcours Tsi niion kwarihò:ten (Nos récits, notre voie : parcours Peel), qui se veut un hommage aux peuples iroquoiens sur l’île de Montréal.
Parsemé de sculptures de bronze, ce parcours incite à la réflexion et à la compréhension mutuelle entre les diverses cultures autochtones et allochtones. Tout au long de cette expérience auditive et visuelle, on y découvre le dialogue artistique entre MC Snow, un artiste kanien’kehá:ka, et Kyra Revenko, une artiste allochtone. Inspirées de la cérémonie de remerciement kanien’kehá:ka « Les mots avant tous les autres », leurs œuvres honorent chaque élément essentiel à la vie, reflétant ainsi la richesse de la diversité culturelle.
L’expérience comprend également un balado qui met en scène 17 participants et participantes autochtones et allochtones qui partagent leurs différentes perspectives sur l’histoire pendant que vous marchez le long du sentier.
Une journée à Kahnawá:ke
Pour une immersion complète dans la culture autochtone, il faut quitter l’île de Montréal et conduire une trentaine de minutes jusqu’à la réserve Kanien’kehá : ka de Kahnawá:ke. Depuis quelques années, on y propose des visites guidées, de l’artisanat, un pow-wow annuel et, bien sûr, à boire et à manger dans un cadre de verdure offrant des vues sur le Saint-Laurent.
À la marina de Kahnawá:ke, le public peut participer à leur pow-wow, qui a lieu annuellement. Un moment unique en plein cœur de l’été pour souligner l’amitié entre les peuples et découvrir les traditions artistiques, artisanales, culinaires et culturelles autochtones.
Vous assisterez à des compétitions de danse hautes en couleur et à des spectacles de chants traditionnels. Vous serez éblouis par les artistes qui auront revêtu leurs plus beaux habits. Vous goûterez à des hamburgers de buffle, des croquettes de doré jaune, des pains de maïs, à la bannique ou à la sagamité. Vous pourrez aussi vous procurer des produits représentatifs de la culture Onkwehón : we, des produits traditionnels et authentiques comme des objets perlés, des objets décorés de piquants de porc-épic ou de la poterie.
Le saviez-vous ?
Le chef montréalais Chuck Hughes, du restaurant Garde Manger, a voyagé au Québec et en Ontario pour connaître les traditions culinaires des communautés autochtones. Il a fait de ses périples une télésérie intitulée Chuck et la cuisine des Premiers Peuples, qui est diffusée sur APTN, la chaîne canadienne autochtone. Il dit avoir appris de nouvelles techniques de cuisson et avoir gagné le plus grand des respects pour certains ingrédients.
Article original en anglais par Marisela Amador, adapté en français par Alex Gauthier.
Marisela Amador
Marisela Amador est une journaliste qui travaille dans la communauté Kanien'kehá:ka de Kahnawà:ke. Lorsqu'elle ne rapporte pas l'actualité, elle se promène dans sa ville préférée au monde, Montréal. D'origine latino-américaine, elle aime la bonne nourriture et les boissons, l'art, la culture et passer du temps avec ses amis.