
Découvrez le Festival international Présence autochtone de Montréal
Si vous cherchez à vous immerger dans un bain de culture et de créativité cet été, le 35e Festival international Présence autochtone (FIPA) a ce qu’il vous faut. L’événement se déroule du 5 au 14 août 2025 au cœur de Montréal.
Le festival promet un « tsunami » d’activités et de spectacles divers, y compris des concerts, des performances et même du skate!
N’oublions pas toutefois que le festival célèbre d’abord et avant tout le cinéma autochtone et les cinéastes de talent qui mettent à l’écran des histoires de leurs communautés.
Voici les faits saillants du festival de cette année, qui comprennent un hommage à la chanson innue avec la première du film Florent Vollant : Innu, de même que de nouvelles œuvres en langues autochtones qui explorent la mémoire, l’identité et la résistance.
Cinéma
Florent Vollant : Innu est un long métrage biographique à propos du légendaire chanteur et compositeur innu. L’œuvre est réalisée par la cinéaste émergente et musicienne émérite Isabelle Longnus. Le film, qui sera présenté en première mondiale le 8 août au Théâtre Outremont, explore les thèmes de la culture innue, de la musique et de l’identité.
Sanajiit ᓴᓇᔩᑦ (Inuit Makers) est pour sa part une série documentaire innovatrice créée en 2025 et qui propose une expérience immersive dans la culture et les traditions inuit. L’œuvre présente la vie des communautés inuit dans leur langue (sous-titré en anglais). Le tout est projeté à l’Espace ONF et au centre d’art daphne du 8 au 10 août.
Parmi les autres films à voir, notons Ka Whawhai Tonu (In the Fire of War), une fiction historique en maori qui dépeint la quête de souveraineté et la résistance maorie contre la colonisation, plus précisément lors de la bataille d’Ōrākau de 1864. Présenté au Cinéma du Musée le 9 août.
Aussi à l’affiche : Kinra (Motherland), un film péruvien contemporain à propos d’un jeune homme aymara de Cusco sur le chemin de sa destinée. Ce tout premier film du réalisateur Marco Panatonic est présenté au Cinéma du Musée le 10 août.
Cosmographies est une œuvre hybride qui mêle documentaire et science-fiction. Le film se déroule au Chili, dans le désert d’Atacama, un territoire aymara où les traditions autochtones coexistent avec les tests astronomiques à la fine pointe de la NASA en vue de missions exploratoires sur Mars. L’histoire est racontée à travers le regard de Xuê Noon, une astrophysicienne maorie du futur. Ce film poétique, ethnologique, militant et prophétique est porté par l’actrice Victoria Hunt, qui sera présente à la projection du 6 août au Cinéma du Musée.
Autre œuvre de la sélection officielle à surveiller, Midnight at the Lonely River est un court métrage de genre qui lancera le festival. Réalisé par Abraham Côté, dont le travail avec le projet Wapikoni Mobile a démontré son instinct cinématographique, le film marque l’arrivée d’une nouvelle voix autochtone. Les films de genre sont une avenue de plus en plus empruntée par les cinéastes des Premières Nations. Ce court métrage est un prélude aux projets plus longs de Côté.
La Chute du ciel, tout droit sorti de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, met en lumière la voix puissante du shaman et leader yanomami Davi Kopenawa. Il s’agit d’une méditation poétique sur la résistance et la survie autochtones.
Le festival se termine le 14 août avec la présentation au Cinéma du Musée de Free Leonard Peltier, un documentaire qui suit le légendaire leader autochtone dans sa quête de justice après plus de 50 ans d’incarcération.
FIPA célèbre avec un dynamisme incomparable la créativité, la résilience et les cultures et des peuples autochtones

Concerts
Le festival propose également de grands concerts extérieurs sur la scène Québecor. C’est le cas de Chant des baleines, une œuvre polyphonique mettant en vedette Bunna Lawrie, un sage qui partage une profonde connexion avec les cétacés. Il est d’ailleurs l’invité d’honneur du festival. Il participe au concert-rituel aux côtés de voix d’Aotearoa et du Nunavik les 6 et 7 août, sur la place des Festivals.
Le groupe punk rock 1876, formé en 2020 à Portland, sera sur scène le 8 août. La formation mélange des sons familiers pour quiconque a déjà visité un pow-wow, entre guitares pesantes, mélodies accrocheuses et paroles chargées politiquement. Représentant les nations Northern Cheyenne et Blackfeet, 1876 chantera dans les deux langues. Kong, un rappeur de Whapmagoostui, se charge de la première partie.
Pour une offre un peu différente, il y a le spectacle Les passeurs, un concert unique qui présente la musique et la poésie de l’aîné atikamekw Jacques Newashish et de l’artiste wendat Andrée Lévesque-Sioui, le tout accompagné par les guitares de Forestare. Ça se déroule le 10 août.
Des prestations des groupes Maten, Shauit et Native Mafia Family sont aussi à l’affiche de la scène Québecor.
Expos et activités
La cérémonie d’ouverture du festival est prévue le 6 août au Théâtre Outremont. Pour lancer les festivités, des personnes aînées autochtones prendront la parole et l’activiste mohawk Sedalia Fazio s’occupera des percussions. L’invité d’honneur Bunna Lawrie rendra également hommage à Montréal.
Pour marquer le 35e anniversaire du festival, une exposition à la Grande Bibliothèque s’attarde à son histoire riche et continue. Aussi à l’affiche à la Grande Bibliothèque, l’expo Présences autochtones : graphisme et cultures en miroir, produite par BAnQ en partenariat avec Terres en vues et la Société des designers graphiques du Québec. Présenté du 1er au 31 août.

Il y a bien plus d’activités à explorer pendant le festival. Parmi les grands tipis qui seront érigés sur la place des Festivals et les coups de tambours, des danses traditionnelles seront présentées. Des kiosques d’artisans et une rampe de skateboard pour les jeunes sont aussi au programme.
Article original en anglais par Marisela Amador, adapté en français par Vincent Fortier.

Marisela Amador
Marisela Amador est une journaliste qui travaille dans la communauté Kanien'kehá:ka de Kahnawà:ke. Lorsqu'elle ne rapporte pas l'actualité, elle se promène dans sa ville préférée au monde, Montréal. D'origine latino-américaine, elle aime la bonne nourriture et les boissons, l'art, la culture et passer du temps avec ses amis.