Voici pourquoi vous devez assister au festival TransAmériques
Multilingue, festif et innovant : le Festival TransAmériques (ou FTA, comme on l’appelle souvent) reflète le pouls de Montréal. Sa 18e édition prend d’assaut la métropole du 22 mai au 5 juin 2024 et compte célébrer les nouvelles œuvres de compagnies de danse, de théâtre et des arts vivants. Le FTA encourage également un dialogue ouvert entre les artistes et le public grâce à des ateliers, à des débats et à des tables rondes qui transcendent les spectacles.
À l’affiche en 2024
Pour sa 18e édition, le Festival TransAmériques propose 20 œuvres d’artistes de partout dans le monde dans plusieurs salles du centre-ville de Montréal. Comme le décrivent les codirectrices artistiques de l’événement, Martine Dennewald et Jessie Mill, les thèmes explorés cette année passent de l’amour maternel aux splendeurs de la nature, de la puissance autochtone à la force du collectif. Les créatrices et créateurs s’exprimeront en mouvements, en mots et en formes.
Une soirée d’ouverture à surveiller
Faisant partie des voix actuelles les plus fortes au Liban en matière d’arts vivants, le chorégraphe Ali Chahrour ouvre cette année le festival avec Du temps où ma mère racontait. À travers deux histoires vécues par la famille de Chahrour, le spectacle rassemble chant, musique et danse dans le but d’exorciser le malheur et d’exalter la puissance de l’amour maternel.
Le geste, minimal, va jusqu’à l’immobilité; l’intensité des regards fait vibrer le silence et le temps suspendu. Chahrour et son incroyable équipe de musique et de jeu ont créé une œuvre sur la mémoire ancrée dans la réalité qui apaise le chagrin et nourrit l’espoir.
Les incontournables en danse
L’Uruguayenne Tamara Cubas utilise la composition chorégraphique de même que l’organisation collective dans Multitud. Résolument politique, l’œuvre (présentée en première nord-américaine) rassemble 75 personnes sur scène afin de démontrer comment l’agencement, les différences et les dissidences sont des éléments fondamentaux de tout projet collectif.
Avec esprit et style, Amrita Hepi explore la danse comme source de mémoire et de résistance avec Rinse, qui tricote avec les mots et les gestes, les récits, les rythmes et les techniques de danse.
Dans ODE, une procession pop-païenne orchestrée de main de maître par la chorégraphe Catherine Gaudet, 10 interprètes s’attaquent à de faux-semblants dans un décor simple mais trompeur.
La chorégraphe montréalaise Clara Furey et son équipe se réapproprient l’érotisme selon leurs codes dans UNARMOURED, où le corps devient le siège d’une allégeance cosmique, sensuelle et libre.
Quelque part entre la chorégraphie et l’installation, Weathering est une prestation multisensorielle tenue à bout de bras par 10 interprètes uniques. Cette œuvre époustouflante et radieuse de Faye Driscoll exprime de façon originale les désastres et les transformations de notre époque.
L’artiste yup’ik Emily Johnson crée des œuvres-rassemblements qui gravitent autour des pratiques qui peuvent changer le monde, des savoirs autochtones et de la souveraineté des communautés. Being Future Being: Inside/Outwards invite le public à prendre part à la création d’un avenir radicalement juste et autochtonisé.
À ne pas manquer en théâtre
Figure de proue du renouveau théâtral européen, Rébecca Chaillon honore les femmes noires dans Carte noire nommée désir, une cérémonie de réappropriation électrisante empreinte de culture pop et de sacré.
Les artistes canadiens Patrick Blenkarn et Milton Lim nous convient à une séance exaltante de gaming avec asses.masses. Dans cette expérience interactive, le public suit les aventures épiques d’un troupeau d’ânes révolutionnaires.
Fresque interdisciplinaire radicale, The Cloud est une œuvre engagée politiquement dans laquelle les artistes Atom Cianfarani et Alexis O’Hara trouvent un peu de joie malgré le décor de catastrophe environnementale. Vous ne verrez plus jamais les données et les animaux de la même façon!
Tuer un fasciste est-il un crime ou un acte de résistance légitime? Les points de vue du monde se heurtent dans Catarina et la beauté de tuer des fascistes, une œuvre de théâtre politique signée par le réputé dramaturge portugais Tiago Rodrigues.
Au cœur d’une forêt de sons, les artistes Émilie Monnet et Waira Nina proposent Nigamon/Tunai, un manifeste poétique soudé par l’amitié qui rappelle l’importance de protéger les eaux, les terres, les étoiles et les savoirs ancestraux.
Des prestations incroyables et hors norme
Kamissa Ma Koïta et Elena Stoodley sont à la tête de la plus récente création de PME-ART : Survival Technologies. Inquiétée par l’intelligence artificielle, la paire se tourne vers la danse, l’outil de résistance et d’émancipation ultime, en usant d’une approche radicalement joyeuse.
Floreus, une ode tout en tendresse à l’érotisme et un appel à se rapprocher de l’aspect sacré de la nature, est une œuvre de Sébastien Provencher joliment méditative et inattendue qui aiguise les sens et ouvre les esprits.
À travers des rêves, des récits et des chansons, Gorgeous Tongue, spectacle créé par la chorégraphe anishinaabe Lara Kramer et interprété par Jeanette Kotowich, capture et célèbre les futurités autochtones.
Dans I am from Reykjavik, de Sonia Hughes, une simple invitation à la rencontre se transforme en une occasion de repenser le monde, une façon de s’enrichir de nouvelles perspectives sur la ville à partir d’une petite maison bâtie pour les grandes âmes.
Bon festival!
Isa Tousignant
Isa Tousignant est une rédactrice et une éditrice de Montréal qui, grâce à sa curiosité exagérée, a discuté de philosophie de vie avec des chefs célèbres, des gemmologues, des musiciens de renommée et des furrys. (Toutes des conversations marquantes.) Elle passe son temps libre à concevoir des bijoux et à rire avec (ou de?) son chum.