Hiver 2026 : notre sélection de pièces de théâtre
Les nombreuses scènes montréalaises ont de quoi réjouir le public, cet hiver. Adaptations d’histoires marquantes de la scène mondiale, créations 100 % québécoises ou œuvres performatives multidisciplinaires, les choix ne manquent pas pour admirer le talent d’ici sous les feux de la rampe!
THÉÂTRE CLASSIQUE ET CONTEMPORAIN
Créations et « re- créations » d’œuvres marquantes
Le Théâtre du Rideau Vert date de 1948 et offre un beau mélange des genres : artistes d’expérience et artistes émergents, création et répertoire, dramaturgie québécoise et internationale ainsi qu’une perception nouvelle et moderne du théâtre musical et de la revue.
Notre sélection : À toi, pour toujours, ta Marie-Lou, du 28 janvier au 28 février. Depuis dix ans, Manon Brassard vit recluse, prisonnière du traumatisme familial qui la hante. Sa sœur Carmen tente de la ramener à la réalité, mais Manon demeure enfermée dans une vision étouffante du passé, marquée par la religion et les souffrances vécues dans la maison où leurs parents, Léopold et Marie-Louise, ont laissé s’éroder leur mariage et leurs rêves.
Cette cellule familiale devient le symbole poignant d’un héritage émotionnel lourd et transmis d’une génération à l’autre. Avec À toi, pour toujours, ta Marie-Lou, Michel Tremblay signe l’un de ses plus grands drames, un huis clos aux accents fantomatiques où résonnent les ravages de l’obscurantisme et des traumatismes non dits.
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Une place publique où l'on célèbre le théâtre libre
La Licorne abrite la compagnie de théâtre de création La Manufacture qui accueille la scène contemporaine d’ici et la dramaturgie étrangère, tout en faisant une place de choix aux autres compagnies théâtrales, étonnantes et fortes de propositions créatives.
Notre sélection : Changer de vie du 20 janvier du 28 février. Christian et Nathalie semblent avoir trouvé la recette d’une vie paisible et sans remous. Elle assure la stabilité financière du couple tandis que lui tente de se consacrer à sa passion, réaliser des films qu’il veut tellement profonds, tellement intelligents.
Un soir, leur équilibre vacille lorsque Jasmine, une simple connaissance, arrive chez eux après avoir pris au mot une publication Facebook de Nathalie affirmant que la porte est toujours ouverte et que le café est toujours prêt. Elle les connaît à peine, mais sa présence suffit à bouleverser leur quotidien et à les entraîner dans une quête de sens et de bonheur qui les mènera jusqu’aux confins de l’excès.
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Une maison féministe d’artistes
ESPACE GO a une vision ambitieuse, créative et courageuse, dédiée à l’imaginaire des femmes artistes.
Notre sélection : Nomme-moé, du 3 au 21 mars. Eve et Chloé, amies inséparables, se promènent lorsqu’un accident survient devant elles. Pour évacuer le choc, elles se mettent à jouer à Nomme-moé, un jeu où l’on doit répondre spontanément à des questions parfois délicates, comme « Nomme-moé cinq raisons de tromper son chum ». Le jeu paraît anodin, mais il peut rapidement prendre une tournure imprévisible.
C’est alors qu’Erica, maquilleuse professionnelle, surgit et leur propose un tutoriel. Eve n’a aucune envie de participer, mais Chloé parvient à la convaincre. Ce qui devait être un simple moment pour se changer les idées les mènera pourtant à une décision qui mettra leur amitié à l’épreuve comme jamais.
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Préoccupations culturelles et sociales
Le Théâtre Jean-Duceppe propose une programmation 100 % création, fidèle aux œuvres contemporaines traitant des thèmes essentiels de la vie.

Notre sélection : Boîte noire, du 20 janvier au 21 février. « Quel est votre rêve le plus fou ? Devenir le meilleur dans votre domaine, retrouver la forme, vous libérer d’une dépendance ? Ce rêve est peut-être plus proche que vous ne le croyez », affirme Éliza Williams, fondatrice d’Essor. Sa boîte révolutionnaire, conçue à Silicon Valley, promet d’effacer les réflexes conditionnés liés aux traumatismes afin d’optimiser la vie de chacun.
Dans un futur proche, pourtant, trente mille personnes vivent dans un camp de réfugiés nord-américain administré par une entreprise privée. Parmi elles, Andrés, Tendaji et Laïla, qui traitent des milliers de données chaque jour pour entraîner les algorithmes de cette technologie.
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Nouveau souffle créatif
Au Théâtre de Quat’Sous, entrez dans un lieu intime et chaleureux où se côtoient des créations contemporaines d’ici et d’ailleurs.
Notre sélection : PAS FOUT’ MIND. Du 21 janvier au 6 février. Que signifie « sortir du hood » lorsque ce hood dépasse le simple lieu géographique ? Grandir dans un environnement où la violence et la débrouille dominent, s’engager dans l’armée pour fuir une destinée annoncée, découvrir le théâtre comme un nouveau terrain de lutte, puis tenter de se reconstruire et de trouver sa place.
Avec PAS FOUT’ MIND, Eric Vega retrace ce parcours du quartier à l’armée, puis de l’armée à la scène, et explore ce que signifie vraiment « s’en sortir ». À travers un récit brut et lucide, il revient sur ses origines, ses combats et sa quête de réussite. Au passage, « pas fout’ mind » signifie « on s’en fout ».
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Actualité sociale et théâtrale
Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui se dévoue exclusivement à la dramaturgie québécoise et canadienne d’expression française à travers le travail d’auteurs-créateurs audacieux.
Notre sélection : Pakuneu, du 25 février au 7 mars. Pakuneu s’intéresse aux parcours de trois jeunes nés en prison alors que leurs mères y purgeaient une peine. Chacun emprunte une trajectoire distincte, mais tous partagent le même point de départ : une naissance derrière les barreaux.
Sur scène, leurs voix se croisent et se répondent dans un élan commun, porté par la figure du bison, symbole d’une liberté retenue. Leurs récits entremêlés dessinent une quête de sens et d’appartenance dans un monde qui peine encore à écouter leurs histoires.
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Communiquer l’amour du théâtre
Le Théâtre Denise-Pelletier s’est donné pour mission de faire naître les spectateurs de demain « en les conviant dès l’adolescence à découvrir les richesses insoupçonnées de la dramaturgie d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs ».
Notre sélection : Carmen Requiem, du 10 au 28 février. Vous êtes invités aux funérailles de la légendaire Carmen de Bizet. Réunis en sa mémoire, les personnages du célèbre opéra se retrouvent une fois de plus face au drame incontournable : Carmen meurt, tuée par la main de son amant.
Près de 180 ans plus tard, Carmen, Requiem en offre une relecture complète. Ce spectacle pluridisciplinaire mêlant corps, chœur et musique redonne une voix à celles et ceux qui l’ont connue de plus près.
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Un souffle actuel sur les chefs-d’œuvre d’autrefois
Le Théâtre du Nouveau Monde, résolument moderne, est le lieu culturel où découvrir les classiques, ceux d’hier et de demain, conjugués au présent.
Notre sélection : Que notre joie demeure, du 17 mars au 12 avril. À quel prix atteint-on la beauté ? L’architecte montréalaise Céline Wachowski, figure mondiale admirée depuis des décennies, a signé des bâtiments emblématiques à Berlin, Tokyo et New York. Sa série sur Netflix l’a récemment propulsée au rang de vedette internationale, au sein d’une élite dont la richesse démesurée façonne désormais le monde.
En fin de carrière, on lui confie enfin un projet majeur à Montréal : le siège social de la multinationale Webuy. Wachowski avait rêvé d’offrir un grand édifice public à sa ville, mais accepte malgré tout ce mandat. Rapidement, tout se détériore : on l’accuse de contribuer à la gentrification d’un quartier, de maltraiter son équipe et d’avoir bâti sa fortune sur des investissements moralement discutables. La controverse l’engloutit. Au terme de la chute, une question demeure : qui est vraiment Céline Wachowski?
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Maison Théâtre, Quartier des spectacles
Depuis 1984, la Maison Théâtre s’adresse au jeune public montréalais, âgé de 12 mois à 17 ans, à travers une quinzaine de spectacles. Une belle programmation s’étale sur l’année pour tous les groupes d’âge.
THÉÂTRE EXPÉRIMENTAL
Avant-garde artistique pluridisciplinaire et jeune création
Entre théâtre écorché, danse et performance à vif, pratique nouvelle et multidisciplinaire, La Chapelle propose une programmation bilingue qui transcende les formes d’art.
Notre sélection : Whalefall, du 23 février au 7 mars. En mai 2020, Montréal a été témoin d’un moment inattendu : une jeune baleine à bosse a remonté le fleuve sur plus de 400 kilomètres, apparaissant entre la Tour de l’Horloge et la Grande Roue. Sa présence a captivé la ville et le pays en pleine période d’isolement.
Whalefall est une création de théâtre documentaire fondée sur des entretiens avec des experts des baleines, de leurs cultures et de leurs écosystèmes. À travers marionnettes géantes, théâtre d’objets et musique originale, la pièce offre une interprétation poétique et accessible des découvertes scientifiques.
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« Tout tenter, tout donner »
Au Théâtre Prospero, découvrez les dramaturgies singulières et prenantes de productions théâtrales du Québec et d’ailleurs.
Notre sélection : Extérieur/nuit, du 17 au 28 mars. « Pendant une fraction de seconde, cet homme qui marchait dans la rue, j’ai cru que c’était moi. J’ai décidé de le suivre. » Trois personnages errent dans la nuit opaque d’une ville sans nom. Habités par des souvenirs qu’ils préfèreraient taire, incapables de distinguer leurs fantasmes de la brutalité du réel, ils avancent au bord du précipice. Le destin d’un camboy perdu dans les drogues, d’une adolescente qui usurpe l’identité d’un camarade en ligne et d’une jeune femme hantée par ses gestes violents finit par se croiser au terme d’une soirée tragique.
À travers les dédales du Web, de la ville et de leurs propres angoisses, tous s’engagent, consciemment ou non, dans des jeux dangereux. En fouillant les zones les plus sombres de leur existence, ils révèlent la férocité de leurs pulsions et la fragilité de leurs repères.
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Ouverture et communauté théâtrale
L’incubateur théâtral le Théâtre Aux Écuries rassemble les rêves de six compagnies résidentes et propose des spectacles créatifs et atypiques.
Notre sélection : Réalités parallèles, du 5 au 21 mars. Peut-on vraiment se fier à ce que nos yeux nous montrent ? Dans Réalités parallèles, un simple motif de tapis dans un hôtel se met à brouiller nos certitudes, une fissure dans un vaisseau spatial laisse entrevoir l’impensable et un avion dans le ciel, porteur de mauvais présages, finit par larguer des pianos pour apaiser l’âme des soldats.
Le monde correspond-il réellement à ce que nous croyons voir? Construit comme un recueil de nouvelles, le spectacle présente trois courts récits qui déstabilisent nos perceptions et nous plongent dans d’intrigants vertiges intérieurs.
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Exploration au-delà des normes
Les programmations d’Espace Libre se construisent « à l’oreille, en étant à l’écoute de notre époque et des questions qu’elle provoque chez les artistes ».

Notre sélection : L’empire du castor, du 3 au 21 mars. L’empire du castor retrace l’ascension mouvementée de la Compagnie de la Baie d’Hudson, véritable ancêtre des multinationales actuelles. Au cœur du récit se trouve George Simpson, figure réputée pour son autorité et son ambition, surnommé l’Empereur du Nord.
Sur scène, six commis de plancher ravivent sa trajectoire et incarnent tour à tour une foule de personnages qui ont jalonné son parcours : trappeurs autochtones, voyageurs canadiens, interprètes métis, capitalistes anglais ou Highlanders en exil. Cette fresque théâtrale vive et foisonnante met en lumière les mécanismes d’un capitalisme colonial dont les effets se répercutent encore aujourd’hui.
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Découvrez également les programmations en anglais ou bilingue du Théâtre Sainte-Catherine, du Centre Segal, du Théâtre Mainline, du Geordie Productions et du Théâtre Centaur.
Cet hiver, place au théâtre!

Valérie Dorion
Amoureuse des mots et de Montréal, Valérie prête sa plume à différents médias et entreprises pour lesquels elle rédige et crée du contenu coloré, original, mais toujours pertinent. Véritable foodie et grande voyageuse, elle aime être à l’affût de tout ce qui se fait de nouveau en termes de gastronomie et d’activités ici, comme ailleurs. Au quotidien, vous la trouverez probablement sur son ordinateur portable au plus récent café du coin, en train d’écrire ou de chercher les nouveaux endroits branchés.


