Cité Mémoire brosse le tableau de l’histoire montréalaise
À la nuit tombée, Cité Mémoire fait revivre l’histoire de la métropole. D’illustres Montréalais comme des gens au destin méconnu prennent vie dans cette installation urbaine d’envergure, l’une des plus grandes œuvres multimédias extérieures au monde.
L’histoire montréalaise en une vingtaine de tableaux
Inaugurée en 2016, l’installation Cité Mémoire comprend 20 tableaux mêlant image, parole et musique projetés sur des murs, dans des ruelles, sur le sol ou des arbres du Vieux-Montréal, du Vieux-Port de Montréal, du centre-ville et de l’est de Montréal.
Cité Mémoire, qu’il aura fallu six ans pour concevoir, est une réalisation de trois des esprits montréalais les plus créatifs, ceux du duo de renommée mondiale formé par Michel Lemieux et Victor Pilon, qui ont travaillé à de grandes productions du Cirque du Soleil, et du célèbre dramaturge québécois Michel Marc Bouchard.
« Nous avons choisi des histoires aux thèmes et aux valeurs qui sont centraux à l’identité montréalaise, explique Michel Marc Bouchard. Notre écran — notre canevas —, c’est la ville elle-même. »
Plus de 800 personnes ont œuvré à ce projet, dont 400 artistes et artisans. « Nous voulions créer quelque chose qui n’avait jamais été fait auparavant, quelque chose d’innovant », confie Victor Pilon.
Saluée par la critique, l’installation connaît en toute saison un grand succès auprès des visiteurs comme des gens d’ici.
De la grande à la petite histoire
Les tableaux de Cité Mémoire racontent l’histoire de grands Montréalais, comme Marguerite Bourgeoys, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, que l’Église catholique a canonisée, ou de sportifs comme Jackie Robinson ou Maurice « Le Rocket » Richard, mais ils relatent également d’autres destinées, comme celle de ce soldat homosexuel qui, pour échapper à son exécution après avoir été accusé d’avoir fait l’amour avec un autre homme, devient le premier bourreau de la Nouvelle-France.
Un tableau est consacré au train des enfants juifs, un millier d’orphelins rescapés des camps nazis adoptés par des Montréalais, et un autre à l’incendie qui a détruit le Parlement de Montréal en 1849. On évoque aussi la « Babylone du Nord », la Montréal du jazz (le pianiste Oscar Peterson est natif de la ville), du jeu et des cabarets, sans oublier la Montréal romantique, celle rythmée par Suzanne, la célèbre chanson de Leonard Cohen, un autre illustre enfant du pays.
L’application gratuite
Pour faire l’expérience multimédia de Cité Mémoire, il suffit de télécharger gratuitement l’application Montréal en Histoires. Elle contient la trame sonore du parcours ainsi qu’un contexte historique pour chaque tableau dans quatre langues, le français, l’anglais, l’espagnol et le mandarin.
Outil disponible en tout temps, l’appli comporte, outre les commentaires sur les tableaux, une centaine de points d’intérêt additionnels et de segments en réalité augmentée. Voici qui devrait agrémenter toute balade dans le Vieux-Montréal, où un réseau wifi gratuit, MTLWiFi, est accessible à tous.
Horaire des projections
Les projections sont actuellement présentées du jeudi au dimanche après la tombée de la nuit. Cliquez ici pour savoir quels tableaux sont projetés.
Les visites animées de 90 minutes ne sont pas offertes pour le moment, mais il est possible de réserver des visites privées. Un rallye scolaire technohistorique d’une durée de 2 h est également proposé pour les élèves du secondaire.
Plus de détails à www.montrealenhistoires.com.
Richard Burnett
Richard « Bugs » Burnett est un auteur, rédacteur, journaliste, blogueur et chroniqueur canadien. Il écrit pour des hebdomadaires indépendants ainsi que des publications grand public et LGBTQ+. De plus, Bugs connaît Montréal comme une drag queen connaît les produits de beauté.