10 églises et lieux sacrés à voir à Montréal

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Basilique Notre-Dame de Montréal
Richard Burnett

Richard Burnett

Surnommé « Ville du péché » durant une bonne partie du XXe siècle, Montréal a aussi été qualifiée de « Ville aux 100 clochers ». C’est d’ailleurs ce qui a fait dire à l’écrivain américain Mark Twain, de passage en 1881, que c’était la première fois qu’il voyait une « ville où on ne pouvait lancer une brique sans casser une fenêtre d’église ». Pour qui veut faire un voyage spirituel ou simplement admirer la splendeur architecturale de nos nombreux sites historiques religieux, nous présentons ici dix de nos plus belles églises.

L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal

Le dôme emblématique au sommet de la montagne

L’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal constitue l’une des plus grandes basiliques catholiques de la planète. Situé sur le mont Royal, ce majestueux site de pèlerinage est également un lieu historique national du Canada. Saint André de Montréal, connu localement sous le nom de frère André (1845-1937), a commencé la construction en 1924 pour honorer saint Joseph, le beau-père de Jésus, mais il n’a pas vécu pour voir la construction achevée en 1966. Son extérieur a été conçu selon l’esthétique architecturale de la Renaissance italienne et sa colonnade comporte des piliers de style corinthien. Il s’agit de la plus grande église au Canada et de l’un des plus imposants dômes dans le monde.  

À l’intérieur se trouve le tombeau du frère André, déclaré vénérable (la reconnaissance par l’Église catholique de l’héroïcité de ses vertus) par le Vatican en 1978. Connu sous le nom de «l’homme miracle de Montréal», on crédite saint André, canonisé en 2010, de milliers de guérisons divines.

La chapelle votive de l’Oratoire évoque le style Art déco, ce qui tombe à point nommé puisque Montréal est une capitale de l’Art déco.

Plus de 2 millions de personnes visitent l’Oratoire et son musée chaque année, y compris les pèlerins et pèlerines qui montent de la rue à la crypte à genoux sur deux volées parallèles de 283 marches en béton séparées par une volée centrale de 99 marches en bois.

Cathédrale Marie-Reine du Monde

Modelée sur une légende

Dans un style néobaroque rappelant la basilique Saint-Pierre de Rome, la spectaculaire cathédrale Marie-Reine-du-Monde est le siège de l’archidiocèse de Montréal et un lieu historique national du Canada en plein centre-ville de Montréal. Construite entre 1870 et 1894, elle fut le premier édifice montréalais dont le coût de construction dépassa le million de dollars.

Son large dôme, son orgue Casavant, le baldaquin en cuivre rouge doré à la feuille, la croix blanche du sculpteur Louis-Philippe Hébert (une des plus importantes pièces religieuses au Québec) et ses neuf peintures illustrant des événements importants de la fondation de Montréal en sont ses principaux attraits.

Basilique St. Patrick

La fleur de lys et le trèfle

Étroitement liée à l’histoire de la communauté irlando-canadienne, la basilique Saint-Patrick , en plein cœur du centre-ville de Montréal, est la plus vieille église catholique de langue anglaise de la métropole. La première messe dans cet édifice de style néogothique, lieu historique national du Canada, a été célébrée le 17 mars 1847, jour de la Saint-Patrick.

Son intérieur comprend des motifs de fleur de lys française et de trèfle irlandais, un orgue Casavant datant de 1895 et des monuments à la mémoire de deux célèbres paroissiens, Thomas D’Arcy McGee, un des Pères de la Confédération, assassiné à Ottawa en 1868, et le grand poète québécois Émile Nelligan, baptisé dans l’église le 25 décembre 1879.

Basilique Notre-Dame de Montréal

La grande dame du Vieux-Montréal

Joyau du patrimoine religieux québécois, où le grand ténor Pavarotti a donné un concert de Noël en 1978 et où Céline Dion et René Angélil ont convolé en justes noces en 1994, la basilique Notre-Dame de Montréal dans le Vieux-Montréal, lieu historique national du Canada, a remplacé la petite église paroissiale de Notre-Dame de 1672. Conçue par l’architecte irlando-américain James O’Donnell (seul individu dont le corps repose dans la crypte), elle a été édifiée entre 1824 et 1829.

Avec ses impressionnantes tours jumelles, la basilique est un bel exemple de style néogothique. Son intérieur se caractérise par sa polychromie, ses centaines de sculptures en bois et de statues ainsi que son grand orgue Casavant de 1891. Elle attire toute l’année de nombreux touristes et locaux, de même que des concerts d’orchestres symphoniques, de musique de chambre et d’orgue.

Site historique Marguerite-Bourgeoys

Notre-Dame, volez à notre secours

Le public fait un voyage dans le temps au site historique Marguerite-Bourgeoys, au cœur du Vieux-Montréal. Construite en 1771 sur les ruines d’une chapelle plus ancienne, Notre-Dame-de-Bonsecours est également un site archéologique et un musée à la mémoire de Marguerite Bourgeoys, la fondatrice de la Congrégation Notre-Dame de Montréal et l’une des premières enseignantes de la colonie française, en 1653. Le Vatican l’a canonisée en 1982 et son corps repose dans l’autel.

Avec l’expansion du port, Notre-Dame-de-Bonsecours est devenue au 19e siècle la chapelle des marins. Aujourd’hui, il est possible de monter à son belvédère, où la vue sur le Vieux-Port et le Vieux-Montréal est splendide.

Cathédrale Christ Church

Majesté néogothique au cœur du centre-ville

Impressionnante structure de style néogothique au centre-ville de Montréalla cathédrale Christ Church est l’œuvre de l’architecte Frank Wills (1822-1856), qui ne vécut pas assez longtemps pour l’achèvement en 1859 de l’édifice – cruciforme, comme de nombreuses églises gothiques.

Aujourd’hui, ce lieu historique national du Canada situé au-dessus des Promenades Cathédrale, un centre commercial souterrain, abrite le siège du diocèse anglican de Montréal. La cathédrale Christ Church est aussi l’église régimentaire des Canadian Grenadier Guards et accueille des concerts tout au long de l’année, notamment à l’occasion du Festival Bach Montréal.

Les personnes qui se passionnent pour le passé adoreront notre visite guidée à pied sur les traces du Titanic. Durant votre parcours, vous pourrez découvrir à l’intérieur de la cathédrale une plaque commémorative en hommage à Vivian Ponsonby Payne, qui était le secrétaire particulier et le fils adoptif de Charles Hays, président du chemin de fer du Grand Tronc du Canada. Les deux hommes sont morts lors du naufrage du Titanic, dont l’histoire est intimement liée à celle de Montréal.

Par ailleurs, profitez-en pour aller admirer le monument de Raoul Wallenberg dans le square Wallenberg, une oasis de calme située derrière la cathédrale.

Église anglicane Saint-Georges

L’élégance victorienne inspirée par la foi

La pittoresque Saint George’s Anglican Church a été édifiée entre 1869 et 1870 au centre-ville de Montréal par le célèbre architecte William Tutin Thomas. C’est un lieu historique national du Canada en raison de sa pierre caractéristique du style néogothique de l’apogée victorien, de son toit à pignon à forte pente et de la disposition asymétrique de son clocher. L’église comprend de magnifiques vitraux et une tapisserie ayant servi au couronnement de la reine Elizabeth II, offerte par l’abbaye de Westminster.

Église Unie Saint-James

Un joyau historique dans le Quartier des spectacles

L’église unie St. James est un joyau architectural situé au cœur du Quartier des spectacles. Conçue dans le style néogothique par le réputé architecte Alexander Francis Dunlop, elle a été érigée entre 1887 et 1889. 

Sa façade, version néogothique victorienne d’une cathédrale médiévale française, a été cachée pendant presque 80 ans par un centre commercial construit en 1927 dans un but lucratif, afin de couvrir les coûts de fonctionnement de la paroisse. La destruction du centre commercial en 2006 a permis de révéler à nouveau la beauté de St. James, qui peut accueillir 1200 fidèles et abrite un orgue Casavant de 4000 tuyaux.

L’église unie St. James accueille aussi le festival de musique SoulFest et abrite Le Balcon, un cabaret-restaurant où de grands talents locaux de la soul et du R&B se produisent en spectacle tout au long de l’année.

Un phare de l’espoir dans le Village

L’église Saint-Pierre-Apôtre constitue un véritable chef-d’œuvre architectural. Construite entre 1851 et 1853, elle trône dans ce qui est aujourd’hui le Village LGBTQ+ de Montréal. Il s’agit de la première œuvre de l’architecte renommé Victor Bourgeau. On peut y voir un orgue Casavant de 1908 et des vitraux Champigneulle réalisés entre 1853 et 1883 à Bar-le-Duc, en France.

L’église abrite aussi le Chapelle de l’espoir où, depuis 1996, on rend hommage aux victimes du sida. À l’église catholique Saint-Pierre-Apôtre, «toute personne est accueillie inconditionnellement, quelle que soit son orientation sexuelle».

En 2019, l’Assemblée nationale du Québec a reconnu le Village ­­– qui abrite de nombreux établissements queers – comme le plus grand quartier LGBTQ+ d’Amérique du Nord après le Castro de San Francisco, et lieu officiel de refuge et d’émancipation. On trouve aussi dans ce formidable quartier le parc de l’Espoir, fondé par ACT UP Montréal en 1991 et dédié aux survivants et survivantes du sida et à la vie de toutes les personnes décédées des suites d’une infection par le VIH dans le monde entier.

Paroisse La Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie

L’église la plus ancienne de Montréal

L’église de La Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie est la plus ancienne église de l’île de Montréal. Sa construction dans le quartier Ahuntsic, entre 1749 et 1752, remonte à l’époque de la Nouvelle-France. Pour son 100e anniversaire, l’église a été agrandie par l’architecte John Ostell dans le style néoclassique anglais. Les clochers contiennent chacun cinq cloches provenant de Londres et de Rome. L’église accueille également des concerts de musique pop contemporaine et de musique classique.

Richard Burnett

Richard Burnett

Richard « Bugs » Burnett est un auteur, rédacteur, journaliste, blogueur et chroniqueur canadien. Il écrit pour des hebdomadaires indépendants ainsi que des publications grand public et LGBTQ+. De plus, Bugs connaît Montréal comme une drag queen connaît les produits de beauté.

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