Revivez 25 concerts montréalais légendaires
Cet article a été mis à jour le 15 juin 2023.
Dans les livres d’histoire sur la musique moderne et les concerts, Montréal occupe une place de choix, ayant été le théâtre de spectacles mémorables. De Radiohead à Prince, en passant par Janis Joplin et les Rolling Stones, un nombre incalculable de concerts inoubliables ont fait vibrer la métropole au cours des dernières décennies. Remontons le temps et revisitons ensemble 25 des concerts les plus légendaires de Montréal.
Le 8 septembre 1964, les Beatles ont joué au Forum sans faire salle comble (chose qu’on croyait impossible). Vous pouvez consulter l’impressionnant alignement des chansons. Il s’agissait de leur premier (et dernier) spectacle à Montréal.
Avant son spectacle au Forum, en 1968, la chanteuse Janis Joplin a réclamé à plusieurs reprises une plus forte présence policière pour assurer la sécurité. Une fois sur scène, elle a demandé : « Qu’est-ce que tous ces cochons font ici? » (What are all these pigs doing here?) En coulisse, après coup, l’artiste très enivrée a vomi sur les chaussures du réputé promoteur montréalais Sam Gesser. C’est le dernier show rock dont il a fait la promotion.
Le spectacle des Rolling Stones au Forum, en 1972, a débuté de façon explosive. Littéralement. Avant le concert, une bombe (d’origine inconnue) a explosé sous une rampe de chargement, endommageant un camion transportant le matériel du groupe et brisant des fenêtres du voisinage. Le groupe montréalais April Wine, aussi de la trempe des légendes, a assuré la première partie.
En 1977, Pink Floyd attire près de 80 000 personnes au Stade olympique, un record pour l’endroit. Mais ce n’est pas la seule raison qui rend le spectacle marquant. C’est cette soirée qui a été la bougie d’allumage de l’album The Wall, après que le chanteur et bassiste Roger Waters eut craché sur un spectateur qui tentait de monter sur scène.
Le tout premier concert de l’histoire du Festival International de Jazz de Montréal a été offert le 2 juillet 1980 par une grande légende de la musique soul : Ray Charles. L’artiste y reviendra plusieurs fois jusqu’à sa dernière apparition, en 2003.
En 1981, le band britannique iconique Queen a profité des deux derniers spectacles de sa tournée The Game Tour donnés au Forum de Montréal pour enregistrer son film-concert plusieurs fois certifié platine, We Will Rock You (plus tard renommé Queen Rock Montreal). C’était la première fois que le public entendait la pièce Under Pressure.
En 1983, alors qu’il trônait au sommet des palmarès de Billboard et présentait sa grandiose tournée Synchronicity, le groupe The Police a donné un rare concert intimiste au Spectrum (la foule était en délire) avant de jouer le lendemain devant 40 000 fans tout aussi en délire au Stade olympique.
Dans le cadre de sa tournée Magie rose, en 1984, la chanteuse Diane Dufresne est devenue la première artiste québécoise à remplir l’immense Stade olympique.
Le mégaconcert extérieur de Pat Metheny au Festival de jazz de 1989 se taille indubitablement une place dans notre palmarès, ayant attiré pas moins de 120 000 personnes. Après coup, Metheny a indiqué : « C’était assurément la soirée la plus terrifiante de ma vie. »
Dans la catégorie spectacle-le-plus-célèbre-auquel-personne-n’a-assisté-malgré-ce-qu’on-peut-bien-en-dire, la palme revient sans contredit au concert de Nirvana aux Foufounes électriques, bar punk rock unique, lors de sa tournée Nevermind de 1991. Seulement 150 personnes très chanceuses y étaient vraiment.
Parmi les concerts les plus marquants de l’histoire musicale de Montréal, difficile de passer à côté du show raté de Metallica et de Guns N’ Roses au Stade olympique, en 1992. Le leader de Metallica, James Hetfield, a été brûlé après un accident pyrotechnique, forçant le groupe à arrêter abruptement son spectacle. Après une longue attente, Guns N’ Roses s’est amené sur scène, mais a dû aussi couper court à cause d’ennuis techniques et d’un problème de voix du chanteur Axl Rose. Une émeute de fans enragés s’en est suivie.
En 1993, à l’Auditorium de Verdun, le concert de trois heures de Pearl Jam fut mémorable autant pour la qualité de la musique que pour la température infernale à l’intérieur de l’aréna causée par un bris du climatiseur. Même la bière était chaude…
En 1994, le festival Lollapalooza faisait un tout premier arrêt (et un dernier) à Montréal (au Parc des Îles, sur l’île Sainte-Hélène). Pourquoi ce moment est-il légendaire ? La liste des artistes invités parle d’elle-même : The Smashing Pumpkins, Beastie Boys, George Clinton and the P-Funk All-Stars, The Breeders, A Tribe Called Quest, Nick Cave, The Flaming Lips, The Verve et bien d’autres.
Le concert des Smashing Pumpkins donné au Spectrum en 2000 a marqué les esprits pour une foule de raisons. Entre autres parce que le public a pu voir la reine du rock de Montréal Melissa Auf der Maur, ancienne bassiste de Hole, entourée de son nouveau band.
Le poète et musicien montréalais Leonard Cohen, reconnu internationalement (il est le premier Montréalais intronisé au Temple de la renommée du rock and roll), a lancé le 29e Festival de jazz en 2008, après une absence de 15 ans des planches.
Alors que l’autobus de tournée d’Erykah Badu cherchait son chemin vers le Vieux-Montréal, en 2008, le groupe qui assurait la première partie, nul autre que The Roots, a hypnotisé une foule patiente grâce à un incroyable concert étiré de deux heures. Deux spectacles pour le prix d’un.
Quelques jours à peine après le décès de Michael Jackson, en 2009, Stevie Wonder a ouvert le 30e Festival de jazz avec un spectacle gratuit de deux heures et demie qui a ravi la foule. Wonder a interrompu son concert à trois reprises pour faire jouer des pièces de Jackson.
Les festivaliers qui ont assisté à Osheaga en 2009 se rappelleront longtemps la performance de Coldplay, donnée sous une pluie de feux d’artifice (le spectacle coïncidait avec la compétition pyrotechnique de La Ronde). En un mot, la soirée était envoûtante.
Le concert gratuit offert par Arcade Fire en septembre 2011 lors du Festival International de Musique POP Montréal a attiré une foule de 70 000 personnes (plus, selon certains) sur la place des Festivals. Le chanteur Win Butler a décrit les spectateurs « comme la foule la plus imposante et polie jamais vue ».
Prince a donné un concert de… quatre heures au Métropolis lors du Festival International de Jazz de Montréal, en 2011. La soirée a compté pas moins de sept rappels, qui ont captivé le public jusqu’à 3 h 30 du matin. « Serait-ce le band le plus funky du monde ? Serais-je dans la ville la plus funky ? » a-t-il demandé à la foule. Réponse courte : oui.
La tournée 360° fort lucrative de U2 s’est arrêtée à Montréal en 2011 et a transformé l’Hippodrome, une ancienne arène de courses de chevaux, en un espace multimédia futuriste l’instant de deux spectacles qui ont attiré au total environ 160 000 fans.
Il ne faudrait pas oublier Eminem et sa présence à Osheaga, aussi en 2011. Le prolifique artiste et mégastar rap est apparu à l’arrière-scène, en limousine, seulement quelques minutes avant le début de sa prestation. Il est monté sur scène, devant 38 000 fans en délire, avant de casser la baraque. Il n’avait plus qu’à sortir de scène, remonter dans sa limo et quitter les lieux.
Le chanteur pop belge Stromae, qui a vendu des millions d’albums, a offert un spectacle surprise sur la place des Festivals du Quartier des spectacles en 2013. Le concert s’est même amorcé dans le métro de Montréal. Mémorable.
Radiohead a réuni une des plus importantes foules de l’histoire d’Osheaga, Festival Musique et Arts en 2016. Un tableau bien différent de leur tout premier spectacle dans la métropole – non loin légendaire – donné en 1993 devant quelque 200 personnes au Woodstock, boulevard Saint-Laurent.
Un des plus récents exemples de la grandeur de Montréal sur le plan musical est le concert gratuit Montréal symphonique, qui s’inscrivait, en 2017, dans la riche programmation du 375e anniversaire de la ville. Le spectacle grandiose a attiré 80 000 personnes venues entendre les trois orchestres principaux de Montréal (représentant plus de 400 musiciens) jouer en harmonie dans un cadre enchanteur, au pied du mont Royal.
Jamie O'Meara
Jamie O’Meara était le rédacteur en chef pour C2 Montréal. Il a été le rédacteur en chef du journal alternatif hebdomadaire HOUR Magazine.