13 lieux lugubres à visiter le soir venu à Montréal

Culture, arts et patrimoine La ville
La Grande Roue de Montréal
Daniel Bromberg

Daniel Bromberg

L’histoire montréalaise s’étire sur une longue période et est complexe, si bien que de nombreux sites prennent une couleur différente une fois la nuit tombée. Les 13 endroits suivants ne sont pas nécessairement hantés, mais possèdent une énergie qui les rend parfaits pour la chasse aux histoires de fantômes. Prenez votre courage à deux mains et visitez ces lieux qui donnent froid dans le dos. 

Montréal en automne - Square Dorchester

Square Dorchester

Square Dorchester

Au cœur du centre-ville, ce square public semble tout ce qu’il y a de plus normal, avec ses aménagements récemment repensés et ses monuments commémoratifs. En réalité, l’endroit abrite l’ancien cimetière Saint-Antoine, le site de milliers de victimes non identifiées de l’épidémie de choléra du début du 19e siècle. Aujourd’hui, des symboles et des croix marquent les sentiers du square en hommage à celles et ceux qui y reposent, ce qui en fait un endroit plutôt funèbre le soir venu.

Maison Ravenscrag (Institut Allan Memorial)

Ce manoir majestueux en surplomb de l’avenue des Pins semble sortir d’un roman gothique (ce qui n’est pas si loin de la réalité!). Originalement construite pour un riche marchand, la maison Ravenscrag a accueilli des expérimentations controversées dans les années 1950 et 1960. Le bâtiment est aujourd’hui fermé au public, mais sa simple silhouette qui domine la ville (et l’Université McGill) dans la pénombre suffit à donner des frissons. Nous ne voudrions pas y mettre les pieds!

Montréal est remplie d’endroits lugubres où les étranges traces du passé se faufilent parfois entre les brèches.

Carré Saint-Louis - maisons colorées

Saint-Louis square

Square Saint-Louis

Le jour, ce square victorien est tout ce qu’il y a de plus élégant et charmant avec ses maisons colorées en rangée, sa magnifique fontaine et les gens qui s’y rassemblent. Mais une fois la nuit tombée, c’est une autre histoire. L’éclairage de type lampe à huile donne un caractère dramatique aux sentiers du parc qui était jadis un bassin de réservoir. Ajoutez à cela quelques fantômes littéraires (comme Émile Nelligan, par exemple) et il n’est pas difficile de comprendre que les différentes couches d’histoire du lieu contribuent à une atmosphère difficile à soutenir.

242, rue William

En 1879, une femme de la nuit, Mary Gallagher, a été brutalement tuée et décapitée dans un immeuble de Griffintown. Le meurtrier présumé n’a jamais été condamné. La légende veut que son fantôme revienne tous les sept ans, à la recherche de sa tête perdue. Bien que le bâtiment où le crime a été commis n’existe plus, se retrouver au coin des rues William et Murray la nuit renferme quelque chose de déroutant. Étonnant comment un terrain vague peut avoir cet effet. Certaines langues disent que son fantôme a contribué au déclin du quartier industriel qui a suivi la fermeture du canal de Lachine. Que vous adhériez à la légende ou non, le meurtre non résolu pèse sur les lieux.

Le Cimetière Mont-Royal

Cimetière Mont-Royal

Cimetière Mont-Royal

Le cimetière Mont-Royal est non seulement l’un des plus vieux au Canada, mais aussi l’un des plus jolis. Or, en s’y promenant à la pénombre, on remarque que ses sentiers, ses vieilles statues et ses pierres tombales vieillissantes font leur effet. L’endroit est paisible, mais aussi gravement silencieux. Le site accueille des sépultures depuis longtemps et, le soir venu, le passé semble soudainement se rapprocher du présent. Si vous planifiez bien les choses, une promenade lors d’une froide soirée d’octobre pourrait se transformer en une expérience surnaturelle.

Monument à Jacques Cartier

Il y a quelque chose d’étrangement réel à propos de la statue du Jacques-Cartier installée au parc Saint-Henri. Perché sur son piédestal, il surveille à jamais le territoire qu’il a « découvert », et pointe l’ouest de sa main gauche. Sa stature est presque menaçante. Peut-être s’agit-il de l’histoire coloniale ou encore de la façon dont la statue reflète les lumières du quartier, mais la nuit, il ressemble davantage à un guetteur qu’à un explorateur. Encore plus terrifiant? Regardez dans ses yeux et vous aurez l’impression qu’il suit vos moindres gestes.

Résidence des Sœurs-Grises

Aujourd’hui annexée au campus du centre-ville de l’Université Concordia, la résidence des Sœurs-Grises était autrefois un important couvent et hôpital. Au fil des années, ses résidentes ont fait état de recoins froids, de bruits étranges et d’un bizarre sentiment d’être observée. Même si vous ne mettez pas les pieds entre ses murs, son aspect extérieur institutionnel (imposants murs de pierre, cour silencieuse et fenêtres qui semblent être témoins de choses inexpliquées) vous mettra sur vos gardes.

Hôpital Royal Victoria

Le Royal Vic est perché sur la montagne en saillie de la ville tel un asile victorien. L’hôpital désormais fermé et toujours abandonné fait l’objet d’un projet de revitalisation en vue d’une réouverture prochaine des lieux. Entre-temps, les exploratrices et explorateurs urbains témoignent de murmures dans les corridors. Le simple fait de marcher à proximité du bâtiment de style baronnial écossais et aux allures de château la nuit suffit à faire croire que des esprits nous observent derrière les fenêtres…

Prépare-toi… si tu oses visiter ces endroits.

Tunnel Wellington

Plusieurs personnes ignorent (ou ont oublié) qu’il existe un tunnel sous la rue Wellington et qui passe sous le canal de Lachine. Cette relique des années 1930 jadis utilisée par les voitures et les piétons a été scellée pour des raisons de sécurité. Aujourd’hui oublié, le tunnel est condamné, mais son entrée nord est toujours visible si vous savez où chercher.

Tour de Lévis

Sur l’île Sainte-Hélène, la tour de Lévis est l’un de ces endroits qui nous sortent des sentiers battus, et c’est sans doute ce qui donne au lieu son atmosphère étrange. Abritant un réservoir abandonné, la tour de pierre a été barrée et plutôt oubliée, même si elle pointe au-dessus des arbres comme une sentinelle solitaire. Sa structure aux allures de forteresse détone au milieu du parc Jean-Drapeau verdoyant et elle est particulièrement lugubre le soir venu.

Ruines de l’église Sainte-Anne

L’église Sainte-Anne était au cœur de la communauté irlandaise de Griffintown jusqu’à sa démolition dans les années 1970. Les ruines de l’église reposent aujourd’hui dans un petit parc, mais sa disposition est reconnaissable : des bancs de parc s’alignent aux anciens bancs d’église et les fondations sont toujours visibles. La nuit, l’endroit silencieux et un peu angoissant semble suspendu dans le temps, comme si sa congrégation d’antan pouvait se matérialiser lors d’une trop longue visite.

Monument à Simon McTavish

Simon McTavish était un baron de la fourrure qui rêvait de construire un château sur le mont Royal. Il est mort avant d’atteindre son but et on croit qu’il en est encore amer. McTavish a d’abord été mis au repos dans un mausolée, mais le site a été détruit dans les années 1870, la population du coin craignant son fantôme. On y a par la suite érigé un modeste monument. S’y retrouver lors d’une nuit brumeuse contribue sans doute à faire revivre les légendes. Le silence y est complet, brisé uniquement par le bruissement des feuilles (ou peut-être est-ce quelque chose d’autre…).

Silo no 5

S’élevant telle une cathédrale rouillée dans le Vieux-Port, le gigantesque Silo no 5 est abandonné depuis les années 1990. Ce silo à grains, symbole de la puissance industrielle montréalaise d’autrefois, résiste comme un mastodonte venu d’une autre époque. Sa structure oxydée et ses carreaux volés en éclat pourraient tenir la vedette d’un film d’horreur apocalyptique. On le dit non hanté, mais il y règne certainement une atmosphère étrange, surtout au coucher du soleil, quand les rayons jettent de longues ombres sur sa façade d’acier abîmée.

 

Daniel Bromberg

Daniel Bromberg

Fier d'être originaire de Montréal, Daniel met à profit sa formation en histoire et son travail de guide touristique, d'écrivain et de photographe pour partager son histoire d'amour avec la ville. Ses passions incluent la scène locale d'art de rue, déguster un allongé dans un café local, découvrir de nouvelles ruelles vertes, faire du vélo et lire à la maison.

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