Le Montréal Design vu par Milk & Bone

  • Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin - Milk&Bone
  • Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin - Milk&Bone

Tourisme Montréal

Le groupe électropop montréalais Milk & Bone n’a pas besoin d’être présenté. Les cerveaux derrière la beauté, Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, ont fait connaître Montréal avec une musique si populaire qu’elles sont constamment en tournée, sauf quand elles écrivent et enregistrent. Ces auteures-compositrices-interprètes font tout à partir de zéro, paroles, compositions et voix, tout en repoussant les limites de la mode à chaque séance photo. Dernièrement, elles ont travaillé fort à mettre la touche finale à leur deuxième album qui devrait sortir au début de l’année 2018. Nous les avons attrapées dans un rare moment de temps libre, pour avoir leurs impressions sur la scène du design montréalais et les endroits à ne pas manquer.

Comment décririez-vous le sens du design montréalais?

Laurence — Diversifié, comme ses gens! Il y a un peu de tout. Il y a beaucoup, beaucoup d’esprits créatifs à Montréal et ça donne une panoplie de choix et de directions, dans le design et dans tout en général.

Camille Crafty but elegant. Quebec has such beautiful arts & crafts and I love when it comes colliding with a sense of very DESIGN design. I think it’s very Montréal to see someone’s fingerprints in something that’s very industrial in the end.

Ingénieux et élégant. Le Québec fait de si belles choses dans le domaine des arts et de l’artisanat et j’adore le résultat de cette collision avec un sens du design très DESIGN. Je pense que c’est très Montréal de voir les empreintes digitales de quelqu’un même dans quelque chose qui aboutit à un produit industriel.

Quel est l’endroit de Montréal que vous trouvez particulièrement inspirant?

Laurence C’est nouveau, ça s’appelle Espace L, c’est un espace de coworking pour les femmes sur Saint-Laurent près de Fairmount. Pour moi ça tombe à point dans ce qui manquait pour les femmes: faire du réseautage, avoir un espace de dialogue et de création entre femmes.

Camille L’Arsenal. I love that very important events in the design scene happen there, and the space doesn’t try to be anything else than what it really is, very industrial Montréal.

L’Arsenal. J’adore que des événements très importants dans le domaine du design se produisent là, dans un espace qui ne cherche pas à être autre chose que ce qu’il est réellement, à l’image du Montréal industriel.

Pourquoi est-ce important pour vous de soutenir le design local?

Laurence Il y a vraiment un attachement particulier quand t’achètes quelque chose fait des mains de quelqu’un, quand tu connais le travail qu’il y a derrière plutôt que quand t’achètes quelque chose de chez Ikea, par exemple. Moi je me tanne beaucoup moins d’un objet dans lequel j’ai investi qu’un truc qui est probablement attrayant à l’œil mais qui n’a pas l’âme d’un objet fait main. Ce qui fait que ça devient juste un meilleur achat à long terme parce que tu te mets à acheter moins de millions of things that you’re going to throw away because you get bored of them.

Camille I always find it very honouring when people support our shows, because we wrote all our songs in Montréal and I feel people know what we’re talking about when we play them here. I feel the same when I buy design objects made here – I feel I know it better than I would an object from elsewhere. We also have to buy local if we want the design scene to be nice and strong. There’s a price to art, to design, and it’s good to remind people of the reason why. And there’s definitely a correlation between emotional investment and financial investment. We should put our music at a very high price! Cent piasses, l’album, cent piasses!

Je considère toujours comme un honneur que les gens assistent à nos spectacles parce que nous avons écrit toutes nos chansons à Montréal et je sens que les gens savent de quoi nous parlons quand nous les interprétons ici. Je ressens la même chose quand j’achète des objets de design faits ici, j’ai le sentiment de les connaître mieux qu’un objet acheté ailleurs. Nous devons également acheter localement si nous voulons que la scène du design soit belle et forte. Il y a un prix à l’art, au design, et c’est bon de rappeler aux gens pourquoi. Et il y a certainement une corrélation entre l’investissement émotionnel et l’investissement financier. Nous devrions vendre notre musique à très gros prix! Cent piasses, l’album, cent piasses!

Comment Montréal influence votre travail et votre expression créatrice?

Laurence — Les saisons. L’hiver montréalais est vraiment la période de l’année où je crois que nous créons le plus, toutes les deux.

Camille There’s nothing to do!

 Il n’y a rien à faire!

Laurence Tu restes à l’intérieur, you get a little depressed…

Tu restes à l’intérieur, t’es un peu déprimée...

Camille No sunlight – you have to connect with your feelings.

Pas de lumière du soleil, tu dois te connecter à tes sentiments.

Laurence L’hiver montréalais est une de nos principales sources d’inspiration.

Quel est votre quartier préféré?

Laurence La Petite Italie. Il y a juste assez de vivant mais c’est quand même calme, comme tu peux marcher dans les rues. C’est la parfaite balance où il y a encore quelque bonnes années avant que ça devienne hyper gentrifié.

Camille It’s one of my favourite neighbourhoods too. I love walking around the streets and there’s all these old houses and then one, pow! It catches your eye, and you’re blown away. I wouldn’t like to live in a neighbourhood where every house is the same, or look-at-me “I have an architect designed house,” but I love it every now and then.

C’est aussi un de mes quartiers préférés. J’aime marcher dans les rues, il y a toutes ces vieilles maisons et tout à coup, il y en a une qui attire votre attention, vous êtes époustouflé. Je ne voudrais pas vivre dans un quartier où toutes les maisons sont pareilles ou du genre « regardez-moi, j’ai une maison d’architecte », même si je les aime bien de temps en temps.

Où allez-vous à Montréal pour prendre un café?

Camille Dispatch.

 

Laurence Je ne bois pas de café!

Pour dîner?

Laurence — Quand je veux vraiment me gâter, je vais au Diplomate. C’est un tout petit espace sur Beaubien et le chef est incroyable, la cuisine est vraiment intéressante — le mariage des saveurs et des textures est tout le temps étrange, mais dans le bon sens.

Camille Le Cadet, the sister restaurant of Bouillon Bilk. A bit more casual, so lovely. I like to go there at 9 or 10 and have a late dinner.

Le Cadet, le petit frère du Bouillon Bilk. Un peu plus décontracté, tellement adorable. J’aime y aller vers 21 h ou 22 h pour un dîner tardif.

Jamais assez

Quand vous avez envie de magasiner?

Laurence — Je ne magasine pas énormément, mais il y a deux endroits où je sais que je vais trouver quelque chose qui me plaît : Ibiki, bien sûr, et Atelier 10 sur Beaubien. Plein d’objets de créateurs montréalais, et ils ont aussi des livres.

Camille Jamais Assez, Cahier d’Exercises, Betina Lou, Ibiki et Les Étoffes.

Musée d'art contemporain

Vous avez un ami obsédé par le design qui vient à Montréal, où l’envoyez-vous?

Camille Jamais Assez, Musée d’art contemporain, Ibiki, Souk@SAT if it’s during the winter, Caféden and I’d also send them to see a few select Montréal-designed houses like on Plateau streets like Laval and de Bullion.

Jamais Assez, Musée d’art contemporain, Ibiki, Souk@SAT durant l’hiver, Caféden, et je les enverrais aussi voir quelques maisons typiquement montréalaises dans les rues du Plateau, comme Laval et De Bullion.

Laurence — Si c’est l’été, il y a l’Alexandraplatz qui est un endroit vraiment, vraiment super. Quand j’ai des amis en ville, j’y vais c’est sûr. Aussi au Centre Clark, une galerie dans le Mile End sur De Gaspé.

 

Ce billet a été présenté en collaboration avec Souk@SAT, fervent défenseur du design montréalais.

 

Isa Tousignant

Isa Tousignant, blogueuse

Isa Tousignant est une journaliste art et style de vie résidant dans le quartier multiculturel Parc Extension de Montréal. Elle est collaboratrice à la rédaction du magazine Canadian Art et écrit à la pige pour une variété de revues et de marques. Elle crée également des bijoux et se passionne pour le costume animalier et son rôle dans l’art contemporain.