Kilt et tartan : une visite du Montréal écossais
Les Écossais ont joué un rôle clé dans l’histoire de Montréal, laissant leur marque sur le paysage de la ville en tant que marchands, manufacturiers, religieux, éducateurs, politiciens et ouvriers. Voici quelques sites importants qui rappellent les racines écossaises de la métropole.
Holt Renfrew Ogilvy (anciennement Ogilvy)
Faites une promenade le long de la rue Sainte-Catherine jusqu’à ce grand magasin luxueux, installé dans un imposant bâtiment à l’architecture romane. Fondé par l’entrepreneur écossais James Angus Ogilvy en 1866, puis déménagé à son emplacement actuel par David Ogilvy (le fils du fondateur) en 1912, ce prestigieux commerce a été acheté par Holt Renfrew en 2011. Ogilvy célèbre son héritage écossais grâce à ses sacs à motif tartan et, jusqu’en 2017, proposait des concerts de joueurs de cornemuse vêtus de kilt à l’heure du midi. Vous trouverez tout ce que vous désirez dans cette boutique-phare élégante, raffinée et novatrice.
Manège militaire du Black Watch
Vous aimez l’architecture ? Au centre-ville de Montréal, on trouve de tout, y compris un joli château baronnial écossais. Il abrite, en fait, le manège militaire de Black Watch (régiment Royal Highland), qui s’inspire du régiment écossais du même nom. Fondé en 1868, ce régiment de l’armée canadienne célèbre ses racines écossaises avec son tartan Black Watch et sa fanfare de cornemuses. Vous pouvez le voir défiler en mai, alors que le régiment et la fanfare se dirigent du manège militaire à St. Andrew and St. Paul, leur église officielle. Le manège a été construit en 1906 et a été désigné lieu historique national en 2008.
Église Saint-Andrew et Saint-Paul
Qui aurait pensé que les presbytères de Montréal pouvaient créer autant de remous ? Au cours des deux derniers siècles, cette congrégation s’est entredéchirée sur des questions de foi (et en est même venue à embarrer son pasteur à l’extérieur de l’église), a été renommée St. Andrew dans les années 1830, s’est reformée, a fusionné avec l’église St. Paul, puis a déménagé du Vieux-Montréal au centre-ville. Malgré son passé mouvementé, cette magnifique église du Mille carré doré vaut assurément le détour.
Monument à John Young
En longeant le Vieux-Port, vous arriverez près du Monument à John Young (1808 à 1873). Créé par le célèbre sculpteur québécois Louis-Philippe Hébert, le monument a été érigé en 1911 à la mémoire de l’entrepreneur écossais et président de la commission du port. Bien que le port animé de nombreux paquebots que Young a connu n’est plus que souvenir (à cet endroit du moins), vous apprécierez la destinée contemporaine de l’endroit.
Université McGill
Lieu d’arrêt obligé au centre-ville de Montréal, le magnifique campus de l’Université McGill est né en 1829 sur le domaine du commerçant de fourrure et homme d’affaires écossais James McGill (1794 à 1813). D’ailleurs, saviez-vous que McGill était enterré devant le pavillon des arts (1839), le plus vieux du campus ? D’autres Écossais influents ont contribué à l’essor de l’institution en finançant la construction de bâtiments sur le site, comme la bibliothèque Redpath (1894), le Musée Redpath (1880) – qui présente une foule de curiosités – et le pavillon Macdonald de génie (1908).
Hôtel Rasco
Charles Dickens compte parmi les illustres clients qui ont séjourné à l’hôtel néoclassique luxueux de Francesco Rasco, construit au début du 19e siècle. Au fil des années, ce bâtiment cossu a été le théâtre de plusieurs événements de la Société de St. Andrew (saint patron de l’Écosse) tenus au rythme des cornemuses.
Entrepôt de fourrure du Lieu historique national du Canal-de-Lachine
Les Écossais de Montréal ont fait fortune grâce à la traite des fourrures. Montréal, point de départ est-ouest du marché, a vu une forte concurrence se dessiner entre les entreprises montréalaises XY Company et Northwest Company et la Compagnie de la Baie d’Hudson. Remontez le temps et retracez la route des trappeurs dans cet entrepôt authentique, construit à l’ouest des rapides de Lachine en 1803 à la demande du marchand écossais Alexander Gordon.
Monument à Robert Burns
Au centre-ville, le square Dorchester, un espace vert magnifique et rempli d’histoire, est au cœur de Montréal depuis plus de 130 ans. L’endroit est ponctué de monuments aux guerres ainsi qu’aux personnes qui ont façonné Montréal et le Canada : guerre des Boers (1907), le cénotaphe (1921), sir John A. Macdonald (1894) et sir Wilfrid Laurier (1953). Rendez-vous-y pour faire le plein d’histoire et faire la connaissance du poète écossais Robert Burns, dont le monument est une réplique de la statue qui s’élève à Ayr, en Écosse. La version montréalaise a été sculptée par George Anderson Lawson et érigée par la communauté écossaise de la ville en 1930. Sur son socle, vous pourrez admirer des scènes de ses poèmes les plus connus, dont Tam o’ Shanter.
Gillian Leitch
Historienne à l’emploi de CDCI Research Inc., Gillian I Leitch se passionne pour l’histoire montréalaise depuis ses études doctorales à l’Université de Montréal. Elle a fait paraître de nombreux articles à propos de l’histoire de Montréal au XIXe siècle, de la recherche généalogique et de Doctor Who. Elle est également historienne et archiviste de la St. Andrew’s Society of Montreal.